Michel Vauzelle part favori pour la TNS-Sofres Imprimer
Écrit par Le monde   

En Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), la gauche sortirait victorieuse du second tour de l'élection régionale du 21 mars. C'est ce qu'indique un sondage TNS-Sofres/Logica réalisé pour Le Monde, France 2, France 3 et France Inter, les 8 et 9 février, sur un échantillon de 700 personnes selon la méthode des quotas. Le président (PS) sortant, Michel Vauzelle, qui sollicite un troisième mandat, serait réélu quel que soit le scénario : duel avec l'UMP ou triangulaire avec le Front national.

 

 

Dans le premier cas, la liste d'union (PS, Front de gauche, Europe Ecologie) l'emporterait avec 53 % des voix, celle de la majorité présidentielle (UMP, Nouveau Centre, MPF, CPNT), conduite par le député du Vaucluse Thierry Mariani (UMP), rassemblant 47 % des intentions de vote. Dans l'hypothèse où le FN, conduit par Jean-Marie Le Pen, tête de liste régionale en PACA, se maintiendrait au second tour, la gauche serait encore gagnante avec 49 % des voix contre 37 % à la liste de la majorité présidentielle et 14 % à celle de M. Le Pen.

 

D'après cette étude, c'est cette dernière hypothèse qui devrait prévaloir. Le FN est en effet crédité de 13 % des intentions de vote au premier tour en PACA. Il devrait donc être en position de se maintenir, le seuil pour imposer une triangulaire étant de 10 %. Ce score place le FN, au premier tour, nettement au-dessus de son niveau national (8,5 %) établi par l'enquête TNS-Sofres des 1er et 2 février. Mais très en dessous du niveau qu'il avait atteint au premier tour des élections régionales de 2004, alors que M. Le Pen n'était pas lui-même candidat : 22,9 %.

 

L'autre candidat d'extrême droite, le maire d'Orange (Vaucluse), Jacques Bompard et sa liste de la Ligue du Sud alliée aux Identitaires, ne réunirait que 2 % des intentions de vote, soit un score légèrement inférieur à celui du MNR (2,94 %) en 2004. Guy Macary, tête de liste FN en 2004, vient d'ailleurs de rejoindre la Ligue du Sud.

 

Au premier tour, le 14 mars, la liste PS de M. Vauzelle arriverait en tête avec 30 % des suffrages, suivie par celle de M. Mariani (29 %), Europe Ecologie (13 %) et le FN arrivant à égalité derrière. Le score des écologistes (13 %), inférieur de trois points à celui qu'ils avaient obtenu aux européennes mais égal à celui donné sur le plan national par le même institut, est "d'un bon niveau", selon Brice Teinturier.

 

Faible notoriété

 

Le directeur général adjoint de TNS-Sofres souligne la faible notoriété de la tête de liste régionale d'Europe Ecologie. Seuls 22 % des sondés ont "entendu parler" de l'ancienne magistrate du pôle financier du tribunal de Paris, Laurence Vichnievsky. Ils sont à peine plus nombreux (31 %) parmi les électeurs qui ont voté Europe Ecologie aux européennes de juin 2009.

 

L'Alliance écologiste indépendante conduite par Patrice Miran, installée depuis longtemps dans le paysage en PACA, est pour sa part créditée de 3 % des intentions de vote au premier tour, derrière le Front de gauche (4 %) mais devant le MoDem (2 %), Lutte ouvrière (2 %) et le NPA (1 %).

 

M. Vauzelle, dont le bilan est jugé "satisfaisant" par 65 % des sondés (60 % de ceux se réclamant de l'UMP), bénéficierait d'un bon report des voix d'extrême gauche (69 %) et d'un très bon report de celles d'Europe Ecologie (80 %). En revanche, plus du tiers (35 %) des écologistes indépendants comme des électeurs du MoDem opteraient, au second tour, pour l'UMP.

 

Le président du conseil régional ne recueille que 55 % de "bonnes opinions" - soit un niveau plutôt faible pour un sortant. Il tirerait parti, selon Brice Teinturier, de la "faiblesse de ses adversaires" mais aussi du poids relatif des enjeux nationaux dans cette campagne.

 

Certes, 61 % des personnes interrogées affirment que, au moment de voter, elles se détermineront "en fonction des problèmes locaux". Mais les mêmes sont 45 % à penser que leur opinion "sur la politique de Nicolas Sarkozy et du gouvernement" aura une influence dans leur vote, dans un sens ou dans l'autre.

 

Un niveau relativement élevé qui montre que ce scrutin mêle bien les deux enjeux et que la dimension du "vote sanction", à gauche, devrait peser.

Mise à jour le Jeudi, 11 Février 2010 19:34