Joseph Segura : "Je suis un audacieux" Imprimer
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Écrit par Nice Matin   
Vendredi, 26 Janvier 2018 20:14

Aux deux tiers de son premier mandat, le maire de Saint-Laurent revient sur les grands projets de la commune, le dossier épineux de la prison ou encore sa place dans "La France audacieuse" Joseph Segura n’a rien perdu de son entrain, de sa détermination et de sa "pugnacité" comme il aime tant à le rappeler. Alors qu’il entame bientôt sa cinquième année de mandat, le maire de Saint-Laurent-du-Var présente 2018 comme "l’année de l’aboutissement".



Il revient sur les projets qui vont être lancés ou sortir de terre cette année, sur les priorités de sa fin de mandat, sur sa relation avec le fondateur de la France audacieuse, Christian Estrosi, ou avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qu’il a soutenu lors de la primaire des Républicains.

Quels sont les grands chantiers de cette année 2018?

2018, c’est l’aboutissement du travail de réflexion et administratif. Plusieurs projets devraient sortir. La construction de la maison des associations, avenue des Plantiers, est le premier. Elle devrait démarrer d’ici juin pour quelques mois. Ce sera essentiellement la maison de l’Association d’expansion et de promotion des Plateaux Fleuris. On va en faire un lieu de vie pour tout le quartier avec un boulodrome, etc. Tout cela va permettre de mettre du lien, de la proximité. La maison Arnaud est un autre projet important. Les travaux devraient commencer en fin d’année pour une ouverture à la rentrée 2019, en étant optimiste. Il y a du retard mais on voulait bien finaliser le projet et être sûr de ne pas se tromper de cible avec cette extension du conservatoire.

Quoi d’autres?

Les travaux sur le littoral devraient commencer fin 2018 pour faire la promenade entre les Flots bleus et Cap 3000. Les études vont commencer cette année pour une arrivée du tram en 2021/2022 devant la mairie. Christian Estrosi a annoncé à mes vœux la création d’une passerelle avec la rive gauche. À noter aussi que 3 millions d’euros sont investis dans la piscine actuellement en travaux.

 

La démolition de la Tour 4 au Point du Jour était annoncée pour 2018…

Nous voulons la démolition du quartier. Pour donner un signal fort, il faut démolir cette Tour 4. Dominique Estrosi-Sassone l’a annoncée aux vœux en présence du préfet: la démolition est programmée à la rentrée 2018. Pour Saint-Laurent-du-Var, les Laurentins et ceux qui y habitent, c’est important. Les études de désamiantage sont en cours. Il faut aller vite maintenant. C’est une volonté collective qui nous a permis d’en arriver là avec une prise de conscience qu’il ne fallait plus laisser le Point du Jour dans cet état.


Toujours envie de tout démolir?

Ce n’est même plus une envie, c’est une obligation. La Tour 4 n’est qu’une étape. La suivante, c’est la démolition totale. Il y a une vision sur ce quartier. Il s’appellera Porte de France avec des enseignes, du commerce, du logement, peut être une salle des congrès, une qualité de vie et des aménagements de qualité. Des études hydrauliques doivent déterminer ce qu’il est possible de faire.

Et du côté du square Bènes?

Avant la fin du premier semestre, on verra le début de la construction de l’école et l’aménagement de la voirie puisque l’impasse De-Gaulle n’en sera plus une.

Quels investissements pour la sécurité?


Entre 20 et 30 caméras de vidéoprotection supplémentaires vont être installées cette année pour sécuriser nos écoles et lieux publics. Il y en a déjà quinze de plus depuis début janvier. La sécurité étant une priorité, j’ai renforcé les effectifs de la police municipale depuis 2014 (+ 17% pour un total de 41 policiers municipaux). Il y aura encore deux ou trois recrutements cette année.

Comment se porte votre équipe municipale?


C’est une équipe d’hommes et de femmes avec des tempéraments. L’essentiel est qu’elle soit unie autour de son maire. Je pense qu’aujourd’hui, chacun a trouvé sa place.

Et votre opposition?


Je n’en parlerai pas. J’ai un objectif: aller dans l’intérêt général des Laurentins.

Vous représenterez-vous en 2020?


En temps et en heure je répondrai mais mon envie est là. Je vis à travers mon mandat de maire une passion qui est de plus en plus forte au quotidien. Quand je vois qu’on arrive à être entendu par les partenaires, reconnu, que nos projets sortent, ça démultiplie vos forces. Je suis un homme heureux. J’aime ce que je fais et je ne vois pas pourquoi je n’aimerai pas demain. D’autant nous lançons des projets à long terme.

Comment se porte le commerce de proximité?

Il ne peut pas y avoir de vie sans commerce de proximité donc il faut mettre les moyens. J’annonce d’ailleurs que notre demande de projet Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) a été acceptée par Bercy. On aura ce soutien financier cette année. Notre priorité est d’avoir des commerces qui sont l’âme d’une commune. D’ailleurs, dès qu’on a de nouvelles constructions, on demande à en avoir au pied des immeubles.

Il faut que les gens y consomment?


On va faire une étude pour connaître nos besoins. Il faut identifier l’attente des Laurentins pour qu’on ait un échantillon varié de commerces sur la commune.

Estrosi et Ciotti se font la guerre, Bruno Le Maire* rallie LREM. Où vous positionnez-vous?

Je suis un maire audacieux. C’est ce que nous mettons aujourd’hui en place avec Christian Estrosi et "La France audacieuse"** qui est la voix des élus, des maires et des concitoyens. Qu’on pense ce que l’on veut du président de la République mais il a implosé le système politique français. En partant de là, qu’est ce qu’on fait?

Alors?

Soit on reste dans ce que l’on a connu avant, avec des méthodes qui n’ont pas forcément été les meilleures, ce que je ne souhaite pas. Soit on va vers d’autres méthodes, on explore, on voit si ça marche ou pas. Aujourd’hui, on a une autre approche de la politique, une autre manière de la faire et moi je me reconnais dans cette France audacieuse qui est devenue un partenaire incontournable de la politique actuelle. Si on veut faire réussir la France, il faut l’accompagner, ne pas être dans l’opposition et la critique systématique.


Êtes-vous toujours Républicain?

Je suis un homme de droite, humaniste et social. Je suis toujours dans Les Républicains mais la ligne Wauquiez est un véritable sujet et je reste vigilant. J’observe. Depuis qu’il est en place aucune ligne politique n’a été tracée.

Vous ne suivez pas Bruno Le Maire à LREM?

Bruno reste un ami, on est très proche, il me l’a demandé mais je ne le suivrai pas.

La prison aux Iscles actée par le ministère pour 2023-2024: qu’en dites-vous?

Parler de la prison, alors qu’on est dans un débat avec le personnel pénitentiaire qui souffre, ne serait pas très approprié. Mais avec beaucoup de fermeté je reste sur mes positions de faire l’extension à Grasse. Et puis 2023, je n’y crois pas du tout. Des études doivent être faites, ça demande du temps. Il faut aussi avoir les financements, faire les voiries, avoir une traversée du Var, etc. On n’a pas les conditions optimums aujourd’hui.

*L’actuel ministre de l’économie a été soutenu par Joseph Segura lors de la primaire à droite. **Mouvement fondé fin décembre.