Les deux Laurentins, qui ont grandi au Point-du-Jour, comprennent les arguments du bailleur social.
« On sait que le local n'est pas aux normes, il n'y a pas d'issue de secours. Mais de l'autre côté des immeubles, il y a un local qui était occupé par l'association la Clef, on a proposé de le reprendre en location par le biais de notre association. »
Réponse : non…
« On n'est pas des squatters, on veut pouvoir prier dans la légalité. Nous avons créé une association parce que nous avons des projets : aide aux devoirs, insertion. Nous souhaiterions aussi mettre en place une boîte à outils, pour échanger des services entre fidèles. Certains d'entre nous, issus de l'immigration, ne parlent pas français, on veut pouvoir les aider dans leur démarche et pour écrire les papiers. »
Raouf et Mourad balancent leurs mains et soufflent leur révolte. « On ne veut pas qu'on nous donne un local, ni qu'on nous le prête, on veut payer. Ça fait 10 ans qu'on squatte parce que personne n'a jamais voulu prendre notre argent. C'est un comble, non ? »
Patrick Villardry, l'adjoint à la Sécurité du maire de Saint-laurent-du-Var Joseph Segura, suit le dossier. « Je ne suis pas favorable à une mosquée bien sûr, en revanche, il me paraît normal qu'ils puissent avoir, comme toutes les autres religions, un lieu de culte. »
L'adjoint au maire insiste :« Légaliser une salle de prières, cela permet aussi d'éviter l'islam des caves. Les fidèles ici sont des mesurés. Des religieux. Des gens bien. Cela nous garantit aussi une certaine paix sociale. »
« Les jeunes sont en demande, vous savez », lâche Mourad qui veut autre chose pour sa cité . {jcomments on}
« Quand j'étais môme, je descendais au pied des immeubles, juste à côté, là, il y avait les bulles. On avait des choses à faire. Aujourd'hui, j'habite à Antibes, mais j'ai vécu 18 ans dans cette cité. Et c'est ici que je viens prier, car mes parents habitent toujours au Point-du-Jour. Ici, ils ont quoi à faire les jeunes maintenant ? Rien ! »
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