Cet été, environ un million de Français—enfants,mais aussi adultes…—ont basculé dans la Paninimania. Le compte à rebours a commencé : il ne reste qu’un mois pour compléter sa collection avec des stickers neufs.

Le phénomène Panini a encore frappé : en cette fin d’été 2014, la collection Coupe du monde a séduit plus de… un million de personnes en France ! Des enfants, bien sûr — entre 7 et 14 ans, quasiment un garçon sur quatre, selon nos savants calculs, a été touché —, mais pas seulement : supporteurs assumés ou honteux, les adultes eux aussi sont de grands enfants, euh… pardon, adeptes. Ils représentent pas moins de 25% des collectionneurs de l’album Coupe du monde 2014. Un succès retentissant. « En juin, sur le marché français du jouet, les 16 pochettes de stickers Coupe du monde sont arrivées à la 3e place des ventes en valeur, juste derrière les bracelets Rainbow Loom, précise Isabelle Fillon, de Panini, et même aux 1er rang en volume. »

531 M€ de chiffre d’affaires

Un marché en or massif pour la société italienne, fondée par deux frères marchands de journaux dans les années 1960. En 2013, le chiffre d’affaires mondial de l’entreprise s’élevait à 531 M€. Début 2014, l’envolée des ventes a été telle qu’elle a porté tout le marché du jouet, en hausse de 5% entre janvier et juillet. Panini et ses 900 salariés, présent dans 120 pays, arrive désormais au 10e rang des fabricants de jouets en Europe. Voilà pour l’entreprise.

Pour les fans, l’avenir n’est pas que rose : il ne leur reste plus qu’un mois pour terminer leur collection. En octobre, tous les objets de la marque italienne seront retirés du marché. Achat compulsif des derniers autocollants neufs, bourses d’échanges improvisées, sites spécialisés, tous les moyens sont donc bons pour terminer la « collec », ou aumoins pour avoir au complet telle ou telle équipe phare—la France par exemple, sans être chauvin.

Cette passion pour les Panini a donné lieu à des histoires étonnantes : fin avril, au Brésil, un camion qui transportait quelque 300 000 vignettes Panini logotées Coupe du monde a été braqué à Rio de Janeiro. Et en Colombie, au printemps toujours, un instituteur colombien a confisqué à ses élèves les stickers Panini Coupe dumonde pour faire en sorte, leur a-t-il expliqué, qu’ils soient plus attentifs. « En réalité, les enfants se sont aperçus que le professeur alimentait sa propre collection de cartes », s’amuse Isabelle Fillon en racontant cette histoire. Un vrai vent de folie…