Vauzelle bien parti pour se succéder Imprimer
Écrit par AP   

Dans une région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) habituée à voter à droite, le socialiste Michel Vauzelle fait figure d'exception. Le président sortant du conseil régional apparaît pourtant en bonne place pour se succéder, malgré les efforts de l'UMP Thierry Mariani, qui mène une intense campagne de terrain.

 

Une exception que l'intéressé explique par sa "méthode", qui consiste selon lui à ne pas regarder "l'étiquette du maire d'une ville pour verser des subventions amplement méritées". De fait, observe-t-il dans le "Journal du Dimanche", certains responsables de droite comme Christian Estrosi et Hubert Falco, respectivement maires de Nice (Alpes-Maritimes) et de Toulon (Var), "remercient la région pour tout ce qu'elle a fait pour leurs villes depuis dix ans".

 

Si tous les sondages donnent Michel Vauzelle en tête des intentions de vote au second tour, son avance varie en fonction des instituts: de 44% (contre 41% à la liste Mariani), selon le dernier baromètre OpinionWay-Fiducial paru le 10 février dernier, à 49% (contre 37%), si l'on en croit une enquête TNS Sofres publiée le lendemain.

 

Selon toute logique, ce second tour devrait donner lieu à une triangulaire, Jean-Marie Le Pen, tête de liste du Front national en PACA, étant un acteur incontournable de la campagne régionale, comme l'indiquent les intentions de vote en sa faveur, entre 14% et 15% au second tour.

 

Au premier tour, la liste PS-Radicaux de gauche (PRG)-Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Michel Vauzelle est créditée de 30% des intentions de vote par TNS Sofres, soit un petit point d'avance sur celle de Thierry Mariani, qui réunit UMP, Nouveau Centre, Mouvement pour la France (MPF) et Chasse, Pêche, Nature et Tradition (CPNT). OpinionWay-Fiducial inverse toutefois cette tendance en accordant un avantage de six points à la liste de droite (30% contre 24%).

 

Face au président de région sortant, que 83% des habitants de PACA disent connaître, Thierry Mariani souffre d'un double handicap: un manque de notoriété auquel s'ajoute un déficit de popularité dans son propre camp, en dépit du soutien que lui ont apporté plusieurs ministres, François Fillon en tête.

 

Autre handicap: le député UMP du Vaucluse, désigné en urgence après la défection du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Hubert Falco, ne dispose que d'une faible réserve de voix pour le second tour. La présence de Jean-Marie Le Pen à la tête de la liste FN n'y est pas pour rien. Le leader d'extrême droite recueille en effet entre 13% et 15% des intentions de vote, soit davantage que les 6,34% obtenus aux dernières européennes, mais une dizaine de points de moins qu'au premier tour des régionales de 2004 (22,95%). Reste que le FN devrait pouvoir se maintenir au second tour, ce qu'il fera indubitablement.

 

Parmi les autres listes en compétition, celle conduite par l'ancienne juge d'instruction Laurence Vichnievsky, chef de file des Verts-Europe Ecologie en PACA, recueillerait 13% des voix au premier tour, malgré la présence de l'Alliance écologique indépendante menée par Patrice Miran (4%).

 

Plus à gauche, la liste du Front de gauche (PCF-Parti de gauche) animée par Jean-Marc Coppola glanerait 6% des suffrages. En revanche, celle du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) dirigée par Pierre Godard ne dépasserait pas les 2%.

 

Loin derrière les ténors, la liste MoDem est elle aussi à la peine. Finalement conduite par Catherine Levraud après le retrait de François-Xavier de Peretti, davantage intéressé par la mairie d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), elle ne recueille plus que 3% des intentions de vote.

 

La liste de la Ligue du Sud, que mène le maire d'Orange (Vaucluse), l'ex-FN et ex-MPF Jacques Bompard, passerait tout juste la barre symbolique de 1%, tout comme celle de l'Alliance centriste, pilotée par Bruno Ravaz.